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Conseil produit

Engagement avec Haglöfs et Transa

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Moritz
Rédacteur, 4-Seasons
© Fotos

Chaînes d’approvisionnement, cycles de vie, protection des animaux et de l’environnement: Jenny de Transa et Elaine de Haglöfs sont des expertes de ces sujets. Elles nous invitent ici dans les coulisses et nous expliquent pourquoi les distributeurs et les fabricants auraient intérêt à coopérer plus étroitement pour atteindre leurs objectifs communs.

Elaine, combien d’entreprises interviennent dans la chaîne d’approvisionnement pour la production d’une veste hardshell?
Elaine: une veste hardshell est constituée de nombreux composants différents, qui ont chacun leur propre chaîne d’approvisionnement. Nous savons quel fournisseur a fabriqué le tissu ou l’a teint. Mais de nombreuses autres entreprises sont impliquées, jusqu’à l’extraction du pétrole pour les tissus synthétiques ou l’extraction du métal pour les fermetures à glissière et les boutons. Ce sont des choses que nous ne pouvons pas retracer et que nous ne pouvons donc pas quantifier. 

Quel degré d’influence peut exercer une grande marque comme Haglöfs sur la chaîne d’approvisionnement?
E: Cela dépend des cas. Si nous représentons 20% du volume total des commandes d’une usine en Asie, nous avons alors une telle influence que nous pouvons discuter très sérieusement avec les responsables des conditions de travail, de la consommation d’énergie et de ce genre de choses – ce que nous ne manquons pas de faire dans ce cas. Mais il y a aussi des fournisseurs, surtout en amont de la chaîne d’approvisionnement, qui sont nettement plus importants que Haglöfs en tant que société. Dans ce cas de figure, notre influence est très limitée. C’est pourquoi il est essentiel de bien réfléchir aux entreprises avec lesquelles nous traitons et de déterminer à quel niveau de la chaîne d’approvisionnement notre influence est la plus forte.

Jenny, quel rôle joue un détaillant comme Transa dans la chaîne d’approvisionnement?
Jenny: Nous jouons le rôle de lien entre les clients et les fabricants, nous gérons l’offre pour nos clients à travers la conception de notre gamme de produits. Un rôle central donc. Dans les magasins, nous sommes, d’une part, en première ligne pour entendre ce que les clients veulent et, d’autre part, nous communiquons aux clients les informations des fabricants, par exemple sur le thème de la durabilité. En raison de la complexité du sujet, c’est un réel défi: cela demande beaucoup d’efforts pour créer une base de connaissances commune à tous les collaborateurs et collaboratrices en interne. De plus, le cycle de vie du produit ne s’arrête pas à la vente. Des questions telles que le service de réparation et de location ne peuvent guère être traitées sans le commerce de détail.

«Nous jouons le rôle de lien entre les clients et les fabricants. En raison de la complexité du sujet, c’est un réel défi: cela demande beaucoup d’efforts pour créer une base de connaissances commune à tous les collaborateurs et collaboratrices en interne.»
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Jenny
Acheteuse Kids, Office Zürich

Comment peut savoir Transa à quel point une marque est durable?
J: Pour faire partie de notre gamme de produits, une marque doit répondre à des normes de bien-être animal, sociales et environnementales définies par Transa. Nous envoyons à nos fournisseurs un questionnaire qui comporte de nombreux chiffres et données sur la durabilité sociale, le bien-être animal et la protection de l’environnement. Cela nous permet de cerner assez précisément, du moins en théorie, quelle marque s’engage dans quel domaine et où il y a peut-être encore des progrès à faire. Mais ce travail d’enquête est très complexe: comment gérer, par exemple, le cas où une marque ne peut ou ne veut pas répondre à nos questions? À quelle fréquence devons-nous actualiser les données pour ne pas manquer un développement important?

Ne pourrait-on pas simplifier ce processus de collecte d’informations?
J: Tout le monde gagnerait à ce qu’il y ait une base de données centralisée pour ce type d’informations. Car nous constatons actuellement que les choses évoluent si rapidement que nous avons du mal à suivre. Et pour les fournisseurs aussi, cela représente bien sûr un travail fou si chaque distributeur arrive avec son propre questionnaire.

E : Je pense que la question de la collecte des données va devenir de plus en plus importante dans les années à venir. L’UE va exiger des entreprises de plus en plus d’informations sur l’impact de leurs produits. La principale difficulté réside dans le fait que l’ensemble du secteur manque de données permettant d’établir des comparaisons. On note toutefois des efforts, comme l’indice Higg, pour s’attaquer à ce problème et mettre en place des méthodes plus efficaces de collecte et de partage des données.

Jenny, comment faites-vous pour les petites marques qui n’ont pas les moyens de collecter les chiffres que vous demandez?J: Nous sommes en contact direct avec ces marques, et elles ne sont pas pour autant purement et simplement retirées de l’assortiment. Bien souvent, les marques qui produisent de petites quantités et qui ont une plus grande constance dans leurs produits font preuve d’une transparence exemplaire dans leur chaîne d’approvisionnement et ne se font pas prier pour partager ces informations. Le défi pour le distributeur est de faire en sorte que les clients bénéficient de cette transparence. Il en va de même pour les grandes marques: si nous estimons que nos normes ne sont pas respectées, nous creusons la question et exigeons des améliorations. Mais si une marque ne fait preuve d’aucune volonté pour changer, elle se verra contrainte d’être retirée de la gamme Transa.

Comment puis-je savoir, en tant que client, si une marque est vraiment sincère sur son engagement en matière de durabilité?
E: Effectivement, ce n’est pas toujours évident de démêler le vrai du faux – même moi, j’ai parfois du mal à le faire. Pour les marques, il est très tentant d’utiliser de simples formules et labels et de s’en tenir là. Mais en même temps, il est souvent très complexe et difficile de communiquer sur des initiatives concrètes – c’est en cela qu’une bonne communication avec la clientèle est essentielle.

Comment puis-je savoir, en tant que client, si une marque est vraiment sincère sur son engagement en matière de durabilité?E: Effectivement, ce n’est pas toujours évident de démêler le vrai du faux – même moi, j’ai parfois du mal à le faire. Pour les marques, il est très tentant d’utiliser de simples formules et labels et de s’en tenir là. Mais en même temps, il est souvent très complexe et difficile de communiquer sur des initiatives concrètes – c’est en cela qu’une bonne communication avec la clientèle est essentielle.

Qu’est-ce qui est le plus important: la durabilité sociale, le bien-être animal ou la protection de l’environnement?
J: Ces critères ne peuvent pas être opposés les uns aux autres – chacun doit répondre à cette question pour lui-même. Notre travail consiste à nous assurer que les produits de notre gamme répondent à nos normes dans ces trois domaines. Et nous devons fournir toutes les informations dont la clientèle a besoin pour être en mesure de prendre une décision d’achat avisée. 

Dans lequel de ces trois domaines est-il le plus difficile de devenir plus durable?
E: Clairement dans le domaine de la durabilité sociale, c’est-à-dire les conditions de travail sur les sites de production. La protection de l’environnement et le bien-être animal sont en fin de compte une question d’argent: si un fabricant le veut vraiment, il peut sans problème utiliser le tissu plus cher certifié bluesign ou un duvet certifié de haute qualité. En revanche, il est beaucoup plus difficile de garantir que la couturière au Vietnam perçoit un salaire décent, car il y a là des facteurs plus complexes qui entrent en ligne de compte. Par exemple, les conditions économiques locales. Qui plus est, l’usine a pour objectif de rester compétitive sur le marché local. Y a-t-il une représentation du personnel? D’autres marques ayant des priorités différentes utilisent-elles la même usine? Quelle est la part des salaires dans le coût total? L’argent que je paie en plus arrive-t-il vraiment dans la poche de la couturière?

Et pourquoi ne produisez-vous pas simplement en Europe?
E: Nous fabriquons certains produits au Portugal. D’après moi, nous allons assister à un rapatriement de l’industrie en Europe dans les années à venir, même si cela se fera principalement en Europe de l’Est, où les salaires sont actuellement encore bas. Produire en Europe occidentale, où les normes et les salaires sont les plus élevés, entraînerait une augmentation des coûts de production et donc du prix de vente à un niveau que peu de consommateurs sont disposés à débourser. Pour célébrer notre centenaire en 2014, nous avons fabriqué un sac à dos entièrement en Suède, y compris les matériaux. Pour couvrir les frais d’un tel produit, nous devions le vendre pour environ 500 euros. Aujourd’hui encore, la plupart de ces sacs à dos n’ont pas quitté notre entrepôt.

«J’espère que la collaboration en coulisses va continuer à s’intensifier. Car au bout du compte, nous faisons tous partie de la même chaîne d’approvisionnement.»
Eliane
Responsable RSE, Haglöfs

Que puis-je faire en tant que client?
J: Tu peux t’informer et réfléchir à ce que tu attends vraiment d’un produit. Par exemple, as-tu vraiment besoin d’une veste hardshell ultra technique pour une randonnée automnale? Tu peux aussi veiller à ce que les produits que tu achètes soient aussi durables et réparables que possible. Il est important de trouver un équilibre entre «écolo» et «performance». Grâce aux innovations de notre industrie, il existe déjà de nombreux produits qui combinent les deux, ce qui prouve bien que la durabilité et la fonctionnalité ne sont pas forcément contradictoires. Le fait est qu’avec ta décision d’achat, tu as une réelle influence sur ce que les entreprises produisent et comment elles le produisent, ainsi que sur les produits que nous intégrons dans notre gamme. 

Quel rôle jouent des organismes comme bluesign, Fair Wear Foundation et autres dans ton travail? E: Pour moi, ces organisations sont extrêmement précieuses, surtout en coulisses: elles ont une énorme expertise, connaissent la réalité du terrain et nous donnent la certitude que ce que nous achetons répond à nos normes. Elles nous permettent aussi de communiquer le respect de ces normes aux consommateurs, mais cela reste du bonus.
J: Un label n’est bien sûr pas une mauvaise chose en soi et permet certainement à la clientèle de se repérer. Mais ça vaut quand même la peine d’y regarder de plus près: que représente le label et quelles sont les étapes du cycle de vie du produit qu’il couvre? Le label ne s’applique-t-il qu’à ce seul produit? Ou pour une marque entière?

Quels sont vos souhaits pour l’avenir?
E: Il m’arrive de travailler en étroite collaboration avec des concurrents et j’espère que la collaboration en coulisses va continuer à s’intensifier. Car au bout du compte, nous faisons tous partie de la même chaîne d’approvisionnement.
J: Il faut que nous comprenions que le thème de la durabilité n’a pas lieu d’être une compétition. Nous aurons d’autant plus d’impact si nous unissons nos efforts ...

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